Le cabinet de Jean-Michel LOUKA

La psychanalyse est la méthode freudienne d’investigation et de traitement qui vise à appréhender et analyser chez un sujet des phénomènes psychiques inconscients ; méthode sans laquelle ceux-ci restent obscurs, figés et intraitables. C’est-à-dire inguérissables, laissant alors le sujet dans la souffrance psychique dont il se plaint.

Le cabinet 06 81 25 48 56

jmlouka@orange.fr

74, rue Dunois 75013 PARIS

Vous pouvez me contacter, prendre un rendez-vous, pour entreprendre une psychanalyse, ou simplement venir me consulter pour une évaluation ponctuelle de vos soucis, de vos problèmes d’ordre psychique. Je vous délivrerai alors un conseil.

Si c’est urgent, je vous recevrai au plus vite dans les 24 à 48 heures selon mes possibilités, sinon dans les huit jours.

Je me présente…

* Je suis Jean-Michel LOUKA, psychanalyste, freudien et lacanien.

* Docteur et Universitaire, ancien Maître de Conférences des Universités, et ancien Chercheur au CNRS.

* Psychanalyste Attaché à l’Hôpital de la Pitié-Salpêtrière. (service de Rhumatologie et de la Douleur).

* J’ai fait plus de quinze ans de psychanalyse personnelle, je pratique depuis fin 1976 et je suis « contrôleur » depuis 1996.

* J’ai fait ma déclaration de membre praticien de la psychanalyse à l’École Freudienne de Paris (dirigée par Jacques Lacan) en 1977.

* Je suis aujourd’hui (depuis 2003) président de l’association Gynépsy (consultations psychanalytiques d’accueil , d’écoute et d’aide aux femmes en souffrance psychique).

www.gynepsy.wixsite.com/website-2

* Je suis également président de l’École du Réel, une école pour la psychanalyse.


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Webinaire de l’Ecole du Réel 2024-2025

AMOUR, DESIR, JOUISSANCE

Amour, désir, jouissance : un trio infernal. Seuls les deux derniers sont des concepts de la psychanalyse.

⁃ 1. L’amour d’abord, l’amour,… c’est l’amour. Et si l’on suit Lacan, il y a l’amour, parce qu’il n’y a pas de rapport sexuel. L’amour s’essaye, au rapport sexuel qu’il n’y a pas, s’essaye à y palier. S’essaye seulement. Car il y a la haine, son renversement, et aussi la troisième passion de l’être qui est l’ignorance. Encore un trio.
⁃ 2. Il y a le désir, qui n’est désir que parce qu’il rate, qu’il manque l’objet, lequel manque toujours, et se ressource sans cesse de ce manque.
⁃ 3. Il y a enfin la jouissance – dont Lacan souhaitait qu’on l’appelât le champ lacanien -. Une sorte d’identification du champ d’exercice de la psychanalyse lacanienne au champ de la jouissance, dont on ne veut généralement rien savoir. « L’inconscient, c’est que l’être, en parlant, jouisse, et, j’ajoute, ne veuille rien en savoir de plus. J’ajoute que cela veut dire – ne rien savoir du tout. » (J. Lacan, Encore, 8 mai 1973).

- 21 Novembre 2024
- 9 Janvier 2025
- 13 Mars 2025
- 22 Mai 2025

Inscription auprès de Marina Benouaich ou Philippe Mauny https://www.ecoledureel.fr/

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Séminaire 2023-2024 de l’École du Réel

 

LA PERVERSION

Cette année 2023-2024, l’École du Réel propose pour son séminaire public d’aborder la difficile question de la perversion.
Difficile, parce que la perversion a une histoire complexe qui plonge autant dans la morale (la notion de perversité) et dans l’histoire des religions, que dans l’art, dans la philosophie, la psychiatrie et la psychopathologie, ou encore la sexologie…
C’est aussi bien dans l’individuel et le collectif qu’elle s’épanouit, mais différentiellement… Freud s’en préoccupe dès le début de ses travaux et l’invention de la psychanalyse. Il en fera un élément essentiel de la théorie psychanalytique. Lacan, n’abandonnera pas ce concept, bien au contraire, mais y ajoutera une théorie lacanienne, qui portera la perversion à son acmé.
Psychiatrie et psychanalyse partagent en commun de reconnaître ce socle structural qui définit psychiquement le sujet humain : – trois structures, et donc trois champs d’expressions  cliniques: la névrose, la psychose et…. la perversion.
Ce que nous nous proposons d’aborder.
Jean-Michel LOUKA
psychanalyste
Président de l’École du Réel
06 81 25 48 56
***
Pour tout renseignement et inscription :
jmlouka@orange.fr
06 81 25 48 56

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L’Ecole du Réel – Devenir membre

Au-delà de ses six membres fondateurs, l’École du Réel s’ouvre au Monde…

Ses statuts étant dorénavant déclarés et enregistrés à la Préfecture de Police de Paris, elle a maintenant la capacité juridique de l’association selon la loi de 1901 ;  elle peut ainsi légitimement  accueillir toute demande d’en devenir membre de plein droit.

On en devient membre conformément à nos textes, et après approbation de la candidature par le Bureau :

Extrait : « Devenir membre de l’École du Réel c’est librement se déclarer membre par un dire, une parole qui engage le sujet, à rejoindre ce mouvement de l’École du Réel, cette communauté psychanalytique en devenir. »

Bien cordialement.
Pour le Bureau de l’ÉR,

Jean-Michel LOUKA
Président de l’École du Réel
jmlouka@orange.fr
06 81 25 48 56

 

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École du Réel

École du Réel

Au sens d’un être à l’école de…

Acte de Fondation du 18 juin 2022

PRÉAMBULE

École est ici à entendre au sens d’ « être à l’école de… ». À l’école du Réel donc.

Pour pallier ce Réel, c’est-à-dire l’impossible (Lacan).

Il s’agit d’une école pour la psychanalyse. Œuvrer pour la psychanalyse et les psychanalystes.

Si l’inconscient existe (Freud) – et il existe -, si le sujet de l’inconscient (Lacan) est fondamental, il faut le faire savoir, le faire reconnaître aussi. Et s’orienter dès lors vers une nécessaire Défense et illustration de la psychanalyse et des psychanalystes. Et inciter ainsi les psychanalystes à se faire les ambassadeurs de la cause psychanalytique.

Une école pour quoi faire ?

Inventer, créer, « fonder », dans notre champ de compétence (le champ freudien et lacanien) cette « école », l’École du Réel, qui vise à faire accepter la psychanalyse, et le psychanalyste « en tant que psychanalyste », c’est-à-dire sans être appréhendés sous couvert d’autre chose, d’une autre profession, dans la société française d’aujourd’hui. Le psychanalyste en tant que tel. Un professionnel longuement formé par sa psychanalyse personnelle, qui pratique son métier à partir d’une discipline autonome à vocation scientifique dénommée « psychanalyse » (depuis 1896, Freud). C’est son but principal et conforme au vœu de Sigmund Freud (Cf. La question de l’analyse profane, 1926), redoublé de la position argumentée de Jacques Lacan (Cf. « L’analyste ne s’autorise que de lui-même », 1964). Il va s’agir de…

Dire « Ce que les psychanalystes apportent à la société. »[1]

Dire aussi que la psychanalyse n’est pas une discipline et une pratique du passé, mais plutôt de l’avenir.[2] De l’à-venir.

Dire, enfin, qu’il faut retravailler, interroger et ne pas avoir peur de revoir la théorie et la théorie de la pratique, car le monde a changé. Freud est mort en 1939 (il y a 83 ans !), Lacan en 1981 (il y a 41 ans !) Ne nous sclérosons pas, nous, les analystes français, dans une inadaptation à ce Monde nouveau qui risquerait de nous être, alors, fatale. La psychanalyse est avant tout une pratique d’interlocution, elle vise à accueillir et comprendre le sujet. La vérité du sujet.  Les avatars également du dit sujet, le sujet de l’inconscient. Restaurons ainsi la vérité de la psychanalyse.

Acte de fondation

« Au commencement était le Verbe », rappelle Jacques Lacan, faisant référence à l’épître de Saint Jean, le 29 octobre 1974, à Rome, lors de la conférence de presse du VIIè Congrès de l’Ecole freudienne de Paris (dite « La Troisième », le 3è passage de Lacan à Rome).

Le Verbe, ainsi, fait acte. Il introduit et accompagne l’accomplissement de l’acte.

Il faut donc commencer par là. Un acte. Fonder d’une parole, d’un dire, et dès lors d’une nomination aussi. C’est le primum movens, sans lequel rien ne s’inscrit, rien ne prend date. Seule la nomination a chance de trouer le Réel.

Je déclare  ainsi, hic et nunc, ce nécessaire : « Je fonde l’École du Réel ».

Cette « école » est destinée à devenir l’affaire de ceux qui, psychanalystes ou non, ou pas encore, s’intéressent à la psychanalyse en acte. Il s’agit, de fait, de la défense et de l’illustration de la psychanalyse aujourd’hui.

Son but : - Faire connaître et reconnaître l’existence autonome et la fonction indépendante de la psychanalyse et du psychanalyste.

  1. 1. Vis-à-vis de l’État :

Première étape :

Afin de faire admettre et reconnaître la psychanalyse comme une discipline à vocation scientifique autonome et le psychanalyste comme un professionnel indépendant qui exerce un métier appelé « psychanalyste », il va falloir faire connaître à l’État et ses instances quelle définition nous donnons de la psychanalyse et du psychanalyste. De dire qu’est-ce qu’un psychanalyste et comment on le devient, puisque l’État  - et l’État français en particulier -, ne veut habituellement rien savoir d’une définition d’une profession en dehors d’un titre réglementé, lequel s’adosse à un diplôme universitaire, que l’État délivre lui-même.

La psychanalyse

La psychanalyse est la méthode freudienne d’investigation et de traitement qui vise à appréhender et analyser chez un sujet des phénomènes psychiques inconscients ; méthode sans laquelle ceux-ci restent obscurs, figés et intraitables. C’est-à-dire inguérissables, laissant alors le sujet dans la souffrance psychique dont il se plaint.

Le psychanalyste

Tous les psychanalystes et leurs institutions, depuis Freud jusqu’à Lacan et même jusqu’à aujourd’hui, sont d’accord, et n’ont jamais varié, le psychanalyste est un sujet qui réunit, a minima, ces quatre qualités, qui le qualifient professionnellement au regard de la société pour exercer la psychanalyse depuis … 126 ans d’existence (1896) :

1)   Il a fait une longue psychanalyse personnelle, durant plusieurs années (6 au minimum, mais souvent bien plus.) ;

2)   Il a suivi un ou plusieurs contrôles avec des aînés plus chevronnés dans la pratique psychanalytique ;

3) Il est régulièrement inscrit comme membre dans une institution psychanalytique, afin de ne pas rester isolé et de travailler avec profit avec ses confrères.

4)   Il s’est déclaré officiellement, de lui-même, exercer la psychanalyse.

C’est sur cette base, simple et claire qu’il faut demander, avec insistance si nécessaire, la reconnaissance, ne serait-ce que, d’abord, symbolique, de l’existence du psychanalyste en tant que tel. Formé et compétent pour sa tâche.

Deuxième étape :

Demander ensuite une égalité de présence professionnelle des 4 catégories de « psy » existants en France (psychiatre, psychologue, psychothérapeute, psychanalyste). Que le psychanalyste en tant que psychanalyste puisse avoir droit de Cité à part entière dans son exercice professionnel, sa fonction spécifique, dans les dispositifs sanitaires (hôpitaux généraux et psychiatriques), médicaux-sociaux, juridico-judicaires, universitaires d’enseignement et de recherche.

2. Pour l’École du Réel :

a) Organiser pour les membres toute forme d’enseignement visant rigoureusement à la transmission de la psychanalyse (séminaires, cartels et groupes de travail, lectures, rencontres et débats, webinaires avec d’autres psychanalystes, mais aussi des professionnels d’autres champs du savoir (médecine, psychiatrie, philosophie, mathématique, par exemple…) ou du domaine artistique et littéraire.

b) Organiser, dans un but de formation et de transmission, la possibilité des contrôlespersonnels ou collectifs de la pratique autant que de besoin.

c) Soutenir, en outre, la pratique des jeunes analystes membres de l’École du Réel, leur installation, leur possibilité de développer leur patientèle, l’aide juridique si nécessaire, l’aide financière, et l’entraide en général entre les praticiens de la psychanalyse  membres de l’École du Réel (ER), formant, de factocommunauté analytique.

d) Enfin, développer les meilleures relations possibles avec les autres institutions psychanalytiques et donc avec l’ensemble de nos confrères et consœurs psychanalystes.

e)  En outre, établir l’École du Réel comme une « association de fait », dans un premier temps. Et le rester le temps voulu. Afin de siéger dans la parole, domaine princeps de la psychanalyse freudienne et lacanienne. Privilégier, au départ, la parole – fondement de la psychanalyse -, sur l’écrit. La parole, première, l’écrit,  second. Ce que ne veut pas dire secondaire.

C’est-à-dire encore, précisons, un pacte (la parole), et non pas un contrat (l’écrit), lequel peut attendre.

Et sans se précipiter à devenir tout de suite une association loi 1901, dotée donc d’un pouvoir juridique.

f) Comment devenir membre, participer à ce « mouvement » engagé par l’École du Réel, ce work in progress ?

- Devenir membre de l’École du Réel c’est librement se déclarer membre par un dire, une parole qui engage le sujet, à rejoindre ce mouvement de l’École du Réel, cette communauté psychanalytique en devenir, sans avoir à s’inscrire tout de suite juridiquement dans une association Loi 1901, et donc sans avoir aussi à régler de cotisation.

3. Faire savoir / La question des médias

a) Afin de faire connaître nos positions, il va falloir aborder les médias (radios, télévisions, réseaux sociaux). Et faire savoir notre disponibilité à cette fin.

b) Se laisser ainsi inviter sur les plateaux de télévision et dans les radios pour participer aux débats spécialisés sur les sujets qui nous concernent et nous importent. Mais ne jamais polémiquer, car c’est inutile et contre-productif.

c) Se laisser aussi interviewer par des journalistes de journaux, magazines hebdomadaires ou mensuels, même dits « populaires », afin de toucher le plus grand nombre de citoyens en des termes simples, clairs mais néanmoins rigoureux, pas inutilement édulcorés.

d) Entrer en relations avec les décideurs politiques (Chef de l’État, ministres et tout particulièrement celui de la santé, députés, sénateurs, maires, etc.) afin de faire entendre notre voix et nos positions, à chaque moment, à chaque évènement touchant à la Santé et spécialement à la Santé dite « mentale ».

***

Paris, le 18 juin 2022


[1] Pascal-Henri Keller, Patrick Landman, Ce que les psychanalystes apportent à la société, Éds. érès, 2019.

[2] Jean-Michel Louka, Demain la psychanalyse, Limoges, Éds. Lambert-Lucas,  2018.

 

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LE FEMININ – Introduction 2

LE FEMININ INTRO 2 – 17.10.21

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LE FEMININ – Introduction 1

LE FEMININ – INTRO 1. 12.10.21

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Savoir et transmission

1.    Je ne sais vraiment plus, avec tout ce qui nous arrive et nous revient aujourd’hui si les psychanalystes ne se sont par fourvoyés en voulant culturellement, «scientifiquement » (avec leurs savoir clinique et théorique accumulés durant plus d’un siècle), « occuper » ces lieux publics étatisés que sont les tribunaux, les hôpitaux et les universités,  pour y faire de l’ «entrisme » afin d’y faire entendre une « lecture », leur lecture radicalement différentielle, c’est-à-dire autre, de l’Homme, des phénomènes humains, y apportant une référence psychanalytique nouvelle dans l’Histoire qu’aucune philosophie, religion ou psychologie n’avait vraiment abordée ou soutenue jusque-là : –  la prise en compte de ce qui s’est longtemps appelé « l’hypothèse de l’inconscient », la distinction du Sujet et du Moi, la division du Sujet entre Savoir et Vérité, la notion d’objet petit a de Lacan, le Réel…

Je me demande si la place et la fonction du psychanalyste peuvent réellement se situer hors de son cabinet, ce lieu de l’exercice dit « libéral » de cette profession « non réglementée » (sous-entendu, par l’État). Je me demande en somme si l’acte du psychanalyste est pertinent ailleurs, et même nécessaire, hors du cabinet.

Certains le disent et l’affirment, personnellement il m’arrive d’en douter.

La psychanalyse est en passe de ne plus être reconnue comme un savoir, mais considérée comme une simple idéologie, pernicieuse qui plus est !

2.    Concernant la transmission, il faut constater qu’elle se fait principalement, en majeure, au cabinet, dans le dispositif fauteuil/divan. Mais aussi, en mineure, autrement, dans le collectif. Les deux sont nécessaires.

Ma remarque consiste à dire que, dans le collectif, appelé association, société ou l’école avec Lacan (refuge et base d’opérations sur le modèle des écoles antiques de philosophie), tout a échoué ou peu s’en faut.       Sous toutes les formes collectives repérées par Freud (l’Église (IPA),… ou l’Armée (ECF). Je pense que c’est parce que le modèle est toujours resté, celui, scolaire-universitaire, académique, du Maître (plus ou moins socratique) et de l’élève.

Soit un modèle essentiellement vertical. Le Maître distillant le savoir, l’élève n’ayant de perspective qu’à son tour devenir un maître, … qui distillera le savoir, en maître. Verticalité !

Si l’on doit un jour inventer un nouveau modèle de transmission, ce serait de penser un dispositif essentiellement horizontal de transmission.

C’est très exactement ce à quoi je réfléchis à engager depuis deux ans, où ceux qui pourraient s’autoriser à faire le Maître s’y refusent, laissant alors la place, difficile à prendre, à ceux qui ont quelque chose à dire de la psychanalyse, sans y être autorisés en élèves, parce que moins avancés, par un Maître dont la fonction principale est aussi de faire taire l’élève jusqu’à ce qu’il devienne un maître à son tour. Verticalité !

Ce à quoi je pense, aujourd’hui, c’est à l’enrichissement d’une transmission faite par tous sans distinction de hiérarchie, mais dans le respect d’où en est celui, celle qui s’avance, s’autorise de sa parole. C’est dans sa parole exprimée, et l’inconscient qui s’y montre, trouve son chemin, parole portée au collectif, que se trouve, que gît  et que peut surgir la transmission. Car, si l’on peut dire « j’enseigne » (un savoir), on ne peut jamais dire, là, voyez-vous, « je (vous) transmets ceci ou cela ». On ne sait jamais d’où le savoir à transmettre, d’où le savoir transmissible va jaillir et quand il va apparaître. On n’en a pas la maîtrise. Le croire est un leurre. La verticalité, c’est ce qui se met trop souvent en travers du surgissement de ce savoir transmissible. Ce qui se transmet, ce qui est à transmettre, a toujours une structure de fiction et doit surprendre. Le maître y fait obstacle, le sachant ou non. La transmission est une invention sur le moment, dans les circonstances d’un moment collectif.

Lacan cherchait de ce côté-là,… mais il est trop vite devenu et adulé comme un maître, porté au Maître, dont il ne s’est plus alors dépêtré.

Je ne sais pas si un tel dispositif pourrait prendre un jour le nom d’ « école »,…  sinon, pourquoi pas, à ressembler plutôt à quelque chose comme une « auto-école ».

Jean-Michel LOUKA

 

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Pour une théorie de l’alcoolisme féminin

 

L’Université bénéficie, depuis quelques années déjà, de l’invention, de la fabrication d’un nouveau discours, qu’il m’est arrivé de nommer l’Alcoologos 1. Ce nouveau discours n’est cependant pas à confondre avec un discours nouveau. Il peut devenir, néanmoins, un bénéfice pour l’Université afin d’asseoir encore un peu plus son académique discours, mais il peut du même mouvement devenir aussi une maladie substitutive pour celui, ou celle qui s’en trouve traversée.

J’ai, par ailleurs, été amené à appeler “femmalcool”toute femme qui a une pratique subjective du boire mais qui n’est pas pour autant, ou encore, complètement prise dans les rêts de l’Alcoologos, soit du discours alcoologique.

Tout commence par un : “On dit”. On dit qu’une femmalcool “boit” ; qu’elle serait une “femme alcoolique”. Elle ne pense pas être assujettie à l’alcool. Elle dit : “Je m’en débrouille”. Pourtant elle sait bien qu’elle est dépendante. Elle dit aussi : “Je ne peux pas m’en passer”. L’alcool est ce qui la colle à son intempérance.

L’alcool l’aide cependant. Mais il ne l’aide que pour autant qu’il lui permet de ramasser tous ses morceaux, tous ses éclats, tous ses fragments, pour faire d’elle un sujet tout-Un. L’intempérante femmalcool est une buveuse, certes, mais est-elle une alcoolique ? Un buveur est un sujet qui a une pratique subjective du boire (Louka J-M et al., 1986). Celle-ci peut éventuellement l’amener à devenir “alcoolique” ; mais il n’y a d’ “alcoolique” que dénommé tel, parce que défini tel par l’ordre médical.

Une femmalcool s’explique toujours sur son “boire”, ce qui le cause, ce qu’elle en pense. Elle livre quelquefois même à son insu ce qui pourrait bien en être le pourquoi, dès les premiers entretiens. Même si c’est sous la forme d’une fausse association, celle-ci n’en reste pas moins à ses yeux la causalité qu’elle adopte. 2

Rappel du cas Charlotte :

Charlotte a quarante ans. C’est une femme grande et mince aux traits marqués par la vie autant que par l’alcool. Elle est née à Caen où elle a vécu son enfance. Célibataire au moment de la rencontre (1978), elle est la seconde d’une fratrie de six enfants. Un frère aîné, Pierre, “métis”, est mort en se suicidant deux ans auparavant. Le frère qui la suit, Paul, le troisième enfant de la fratrie, est également mort, par ensevelissement pendant un bombardement à Caen, à la fin de la Guerre. Le quatrième enfant, une soeur, Sylvie, est mariée et mère d’un enfant. Enfin viennent deux autres soeurs, Caroline et Annick, dont elle dit que pour elles elle a joué le rôle de mère. Aujourd’hui celles-ci sont mariées, mais les ménages sont malheureux et traversés par l’alcoolisme.

Charlotte se décrit comme ayant eu de très nombreuses “aventures” sexuelles et affectives,
toujours dans un rôle passif, avec des hommes pervers dont les exploits sadiques avaient son corps pour champ d’exercice. Elle raconte qu’elle a été violée à plusieurs reprises par “plusieurs Noirs” sous l’empire de la boisson. Elle explique ces viols en pensant les avoir toujours souhaités inconsciemment pour “être comme sa mère” ; elle fait référence ici à son frère Pierre, l’enfant “métis” de sa mère. Elle est en instance de séparation d’avec son ami actuel, “un éjaculateur précoce et un voyeur”, après huit ans de vie commune et des projets d’ “installation”. Elle a toujours aimé son métier de “disquaire” (vendeuse de disques), abandonné du fait de son alcoolisme, qu’elle pense reprendre (elle le fera effectivement par la suite), mais cet alcoolisme lui a fait beaucoup de torts. Au moment de la rencontre, elle compte quatre mois de sobriété, après avoir fait “sept mois de psychothérapie plus une semaine de clinique psychiatrique” et croit qu’avec un médecin, le docteur S., elle aurait fait “trois mois de psychanalyse”…

Pourquoi buvait-elle ? “Pour supporter la vie… Mon père buvait du “Ricard”… J’aurais tout fait pour lui … Ma mère ne vivait son désir qu’à travers moi… Je n’aime pas beaucoup ma mère C’est elle qui me poussait toujours dans les bras des hommes, à sa place… Elle vivait son désir par sa fille interposée… Moi, je ne voulais pas, mais elle faisait tout pour ça… Je sais que, comme mes frères et soeurs, à part Caroline, je n’ai jamais été désirée par mes parents … Ils nous l’ont dit … Je sais que j’aurais pu mourir ensevelie à la place de mon frère (Paul), c’est mes parents qui me l’ont toujours répété quand j’étais jeune… “

Dans la famille de Charlotte, seules les quatre filles sont vivantes, mais les deux frères sont
morts violemment. Charlotte a servi de mère aux deux dernières, Caroline et Annick, qui sont devenues “alcooliques”. Charlotte n’est pas morte violemment, “ à la place de” son frère Paul, comme l’insistance des parents – en fait de la mère qui fait la loi (le père étant toujours “dans la boisson”) – , semble y pousser, mais elle a été violée , par “plusieurs Noirs” et elle pense que ces viols ont été par elle désirés pour répondre aux désirs de l’Autre ici incarné par la mère, comme “entremetteuse” de son impropre désir.

Con-fondue avec sa mère, Charlotte subira les pulsions sadiques de multiples si bien nommés par Lacan “père-versions” de sujets en proie à l’angoisse de castration. Les raisons conscientes que Charlotte donne à entendre, interprétation psycho-logique de son destin sur le mode causal d’un “c’est parce que, que”, ne tiendront pas longtemps. Dès lors fût-elle confrontée à l’énigmatique jouissance de la position masochique qu’était la sienne depuis des années. A partir de ce jour-là, la question phallique commença à pouvoir, dans le transfert, se poser pour elle… .

 

Au premier diagnostic toute femmalcool est inévitablement dite “alcoolique” par l’ordre médical (Jean Clavreul, 1978). A partir de cette nomination, le sujet femmealcool est représenté par le signifiant “alcoolique” et il lui devient de plus en plus difficile d’articuler quoi que ce soit qui fasse effet de sens quant à sa véritable causalité 3. La science médicale, dans la nécessité logique d’adhérer à ce point à l’objet, ici à l’alcool comme cause, reste impuissante face à une femme qui boit. Elle la dira “alcoolique”, ne pouvant la définir exclusivement comme telle que par rapport à l’agent pathogène : c’est alors une nomination, le plus souvent irréversible. Exit donc, cette femme comme “une” femme. Entrée sur la monopolistique scène médicale du mythe de La Femme alcoolique. Cette nomination d’un symptôme possède l’effet regrettable de valoir pour seule identité du sujet, excluant toute recherche ou espoir d’être autre chose qu’une alcoolique 4.

Si l’action de
s’imbiber répétitivement d’alcool fait courir le risque de devenir
“alcoolique”, c’est à cause de l’alcool, dit doctement la Faculté, depuis un
siècle et demi. Ainsi, l’alcool “fait” l’alcoolique”, c’est sa vertu. L’opium
fait dormir parce qu’il a une vertu dormitive en est ici son molièresque paradigme
logique.

Aussi, dire, par exemple, aujourd’hui savamment que la causalité de “l’alcoolisme” est plurifactorielle, c’est en somme dire peu de choses, une évidence tout au plus pour servir aux intérêts du baquet alcoologiste, mais c’est surtout laisser transparaître à qui veut bien se donner la peine de le lire, que le médecin ignore la cause vraie de chaque “alcoolisme”.
La cause vraie de chaque “alcoolisme” est subjective, comme l’est la pratique du boire. La causalité plurifactorielle ne sert alors qu’à masquer la question subjective pour la médecine, laquelle n’a aucune vocation ni aucun intérêt à l’aborder. En effet, pour l’humain, il n’y a pas de question subjective qui puisse s’aborder sans, dans le même mouvement, se trouver dans la nécessité d’affronter la question sexuelle.

“Alcoolique” est un mot asexué. Dire “alcoolique”, c’est d’emblée ignorer, ou feindre d’ignorer le sexe. Le fait qu’il y ait chez l’homme une question cruciale, la question du sexuel. La sexuation comme question fondamentale du drame humain. Ainsi, dire “alcoolique”, annonce déjà comme une sorte de passez muscade vis-à-vis de cette question. Si je dis “alcoolique”, je me positionne comme locuteur dans un au-delà de ladite question, désignant l’autre par son symptôme, ayant déjà fait ce pas de l’y réduire. Je viens parler et agir (“soigner”, “traiter”, “prendre en charge” comme l’on dit …) au-delà, d’une manière telle que la possibilité même que cette question se pose se trouve alors comme déjà forclose, volontairement. Forclore volontairement la question sexuelle, comme le discours médical à vocation historique à s’y employer, à propos des “alcooliques” notamment, c’est proprement désavouer l’inconscient.

L’inconscient, cependant, existe. Il n’est d’ailleurs souvent, en ce domaine comme en d’autres, pas beaucoup d’autres possibilités d’en apporter la preuve que par cette sorte de négation particulière qu’est le désaveu. On remarquera simplement qu’on ne peut désavouer l’existence de l’inconscient sans auparavant l’avoir … avoué, c’est-à-dire reconnu. Chez le soi-disant “alcoolique” aussi. D’où la nécessité d’un vocable dans la médecine alcoologique qui avoue en désavouant que la question du sexuel est au coeur du problème du buveur. Ce vocable est générique et fait enchaînement : alcool, alcoolisation, alcoolisme, alcoolique, alcoologie, alcoologue … Parlant nécessairement de l’objet, cet enchaînement fait apparaître la question du sujet qu’il vise à taire.

 

L’Alcoologos (J.-M. Louka 1979,1980)

 

Ce qui caractérise une femmalcool, avant d’être attrappée, happée, avant d’être prise toute entière dans le discours alcoologique, c’est son incapacité à laisser son problème inconscient se réduire à la question scientifique de l’objet. Elle n’est pas encore rompue au discours de la science, elle n’y comprend rien et ne peut donc comme les alcoologues s’en servir pour instrumentaliser sa propre protection désavouante de l’inconscient. Elle est, par ailleurs, récalcitrante au pouvoir de la médecine face à la prise d’alcool. L’ordre médical ne lui apporte rien de tangible pour lui permettre de construire quelque défense contre cette possibilité itérative d’accéder à la jouissance infernale, celle qui ne cesse de faire la peau au désir 5.

L’alcoologie, ce que l’on nomme telle, est une discipline médicalisée. Cette médicalisation est d’autant plus poussée qu’elle se fait passer pour La Science en action à ce niveau, science à laquelle il serait mal venu en ces temps de totalitarisme morose des savoirs multidisciplinaires, -ce qui veut dire en termes clairs : “à chacun sa part du gâteau”-, d’adresser quelques remarques dans le style inconvenant de tout temps : “Mais, ne voyez-vous donc pas que le roi (physico-chimique) est nu?”.

L’objet médical général, c’est l’Objet partagé par excellence, ce que l’on appelle sans y regarder de trop près : “la vie”. Pas le sujet. Et certainement pas le sujet tel que le promeut la psychanalyse. Et l’on s’acharne dès lors, en son nom et tous ensemble, à anéantir du sujet le désir par ce tour de passe-passe qui consiste à arracher l’objet (avec un petit “o”) du fantasme du buveur, de la buveuse, fantasme ainsi qu’on écrase. Car la vie, en somme, ici c’est la vie sans tenir compte du sujet, c’est-à-dire du désir et du fantasme qui le supporte … Il s’agit de La Vie, la vie des organes, la vie organique, c’est l’organisme biologique qui prime, un corps vidé de l’alcool et qui, surtout … ne “se” remplira plus. Pas besoin du sujet dans tout cela. Par les médecins d’aujourd’hui, la vie est enfin déliée de la question du sujet. Et l’alcoologue retranche le buveur de son objet, pour que vive cette vie, là où l’on sait qu’il faudrait, celui-ci, celle-là, lui permettre de s’engager dans la voie de s’en délier. 6

Délier est un des noms de la psychanalyse, et l’alcoologie est une médecine. L’alcoologie coupe, mais ne délie pas à cet endroit le sujet de son incertain objet. Elle délie, peut-on dire, artificiellement seulement deux questions : la vie et le sujet. Le bistouri, oserons-nous énoncer, ne passe pas au bon endroit. Pas du tout. Il n’est cependant pas question d’en faire grief à la médecine alcoologique car cela n’a jamais été, comme partie prenante de la médecine moderne, son but. Elle n’a pas vocation à cela, mais seulement à, comme l’on dit, “maintenir en vie”. Le désir n’est pas sa préoccupation. Ainsi l’alcoologue en bon médecin coupe ce lien, tranche ce noeud dans lequel le buveur est pris au lieu de, brin par brin, délier les fils qui le retiennent dans la nasse de cette jouissance sans désir.

De par l’action de l’alcoologue, advient “l’alcoolique”. C’est une nomination médicale : exit
le buveur ou la buveuse, et comme on le voit au terme asexué d’”alcoolique”, exit conjointement la question du sexe dans le même geste. “Alcoolique” : nom émasculin ou efféminin … de quoi ? 7

Une femmalcool est un sujet qui a une pratique subjective du boire. Mais cette pratique, que nous disons “subjective”, n’en est pas pour autant “subjectivante”. Nous voulons dire par là qu’elle ne permet nullement la subjectivation. Il s’agit d’un semblant en acte, soit une croyance à laquelle activement elle s’abandonne. Une femmalcool fait-elle semblant ? Oui …, mais pas de boire ! L’alcool, ou plus exactement la boisson alcoolisée flaconnée – car jamais un sujet “alcoolique” n’a bu d’alcool en tant qu’objet, jamais il n’absorbe CH3CH2OH en tant que tel-, la boisson alcoolisée flaconnée est pour elle un objet impossible, c’est-à-dire un objet réel. Cet objet est ingéré per os, par un sujet qui lui, n’y est pas, dans le réel, comme tout observateur en a l’expérience. Où est-il ? Dans le boire, c’est-à-dire le semblant en acte, soit dans la croyance aux effets spécifiquement jouissifs de la boisson alcoolisée, dans un registre de l’imaginaire hypertrophié et comme collé-emboîté avec celui du réel. Si une femmalcool n’est pas dans le réel, c’est pourtant au réel qu’elle a constamment à faire : impossibilités physiques, physico-chimiques, physiologiques certes, mais aussi familiales, policières, médicales, sociales et judiciaires.

L’alcool (pour simplifier l’expression pourtant plus juste de “la boisson alcoolisée flaconnée”), c’est ce qui la tient au réel, sans lequel ce serait peut-être le réel qui la tiendrait, quelque chose faisant dès lors retour dans celui-ci qui aurait été rejeté, forclos du symbolique (Lacan 1956). Une femmalcool serait alors psychotique. S’il arrive que des femmes qui boivent soient psychotiques, ce n’est ni plus ni moins que celles qui ne boivent pas. La psychose fait autant boire que boire fait la psychose, sans qu’une telle causalité circulaire puisse déboucher sur la pertinence d’un diagnostic de structure.

 

Un sujet d’indésir.

 

Une femmalcool est un sujet d’indésir qui ne parle pas, pourquoi ? La plus évidente des réponses consiste en ceci : parce qu’elle boit! Enlacée avec l’imaginaire, elle se trouve et se retrouve directement en prise sur le réel réduit à un objet : l’alcool. Le symbolique, comme champ de la parole et du langage (Lacan, 1953), permet à un sujet d’exister en parlant, d’advenir comme être habitant le langage. Cependant, il est partiellement incorrect de dire qu’une femmalcool, sujet qui boit, ne parle pas. Elle parle, mais en état d’ébriété elle tient un discours sans gêne ni retenue, son Surmoi (Freud, 1923) étant selon l’heureuse expression d’Ernst Simmel (1929), “soluble dans l’alcool”. Par la suite, ce n’est pas par hasard, elle ne se souvient plus de ce qu’elle a dit. On peut se demander à cet instant, qui parlait : elle ou une autre ? En fait, si c’est elle, c’est “elle” et jamais “je”, car le sujet est absent : c’est l’Autre (Lacan, 1955) qui parle comme en direct.

On se souvient de la phrase de Freud (qu’il emprunte à Napoléon Bonaparte) : “l’anatomie c’est le destin”. Des hommes boivent. Mais des femmalcool aussi existent, qui boivent tout autant. Hormis leurs pratiques généralement dissimulées pour elles, habituellement visibles pour les hommes, les femmalcool comme les buveurs boivent au fil de leur destin, de moins en moins décollées de cet objet devenu réellement le leur, investi fantastiquement comme objet total et qu’elles ne doivent, à tout prix, c’est-à-dire la mort, ne pas perdre : l’alcool.

Pharmacodynamiquement parlant l’alcool répond. C’est l’ivresse qui pointe là où une femme, une femmalcool, pose sa demande. Mais à l’enseigne de sa conduite vis-à-vis d’autrui, c’est une réponse déplacée. L’alcool peut répondre comme personne (persona=masque), jamais comme sujet, i.e. au niveau de la question subjective. L’alcool répond comme masque d’objet, mieux : masque-objet! L’alcool est un tenant-lieu d’objet qui masque, voile, bouche la possibilité d’apercevoir un trou. L’alcool ainsi s’avère être un très efficace bouche-trou. Comme objet, il est le substitut de l’Objet primordial qui n’a pu obtenir de la part du sujet femmalcool d’être élevé au rang de la perte. La pulsion de mort (Freud, 1920) n’a pu dialectiquement avec les pulsions de vie frayer son chemin de décollement, de coupure constructive d’une subjectivation rendant possible … quoi ? Le cri! Cri de douleur angoissée, cri de jouissance éperdue, cri de séparation irréversible, enfantant la possibilité … de quoi ? D’un dire : castration symbolique et désir qui d’un manque se génère …

Au cours de son histoire, une femme, une femmalcool, rencontre le manque et va boire. Une frustration comme manque imaginaire d’un objet réel, une privation comme manque réel d’un objet symbolique : et c’est l’effondrement. Le collage de l’imaginaire et du réel, l’amour fou de deux registres sans que le troisième, le symbolique, par une parole énoncée au bon moment puisse littéralement intervenir dans cette folie, provoquer la castration symbolique, c’est-à-dire dans le symbolique, et ressourcer ainsi le désir. Aucune instance ne pouvant inter-dire cet amour fou du sujet et de la bouteille, là où un homme le plus souvent ira s’exhiber par elle, une femmalcool s’enfermera avec elle, dans les lieux qui lui sont culturellement désignés : “sa” cuisine et “sa” chambre.

Quels sont ces évènements dans la vie d’une femmalcool qui provoquent ces manques, occasions d’effondrement ? Ce sont les évènements qui constituent le lot commun de chacun et de chacune : petit avatar journalier ou profonde catastrophe existentielle, ou toute chose pouvant faire évènement de la vie quotidienne. Tout peut servir de déclencheur à ce qui va s’inscrire dans le corps, s’écrire dans la vie de celle qui se croit exclue de la jouissance, au risque de perdre l’objet. Cet objet, qui devient consciemment l’objet de son ressentiment, est progressivement remplacé par un autre objet, l’alcool. C’est un objet bien réel, celui-ci, seul garant d’être l’objet garde-fou. Il vient prendre alors la place de l’objet du fantasme et en fait fonction à sa manière.

Certaines femmalcool qui rencontrent ces épreuves dans la réalité, risquant que leur soit dévoilée la possibilité de la perte insupportable de l’objet, ne peuvent tolérer cette épreuve de réalité réveillant le non assumé du rapport oedipien à leur mère 8. L’Objet (avec un grand “O”) n’a pu être perdu. Elles ne sont pas décollées du sein de leur mère et l’institution de l’épreuve de réalité sur le tard où elle survient effondre le peu de réalité qui soutenait jusqu’alors le sujet face au réel. Le sujet femmalcool ne tient pas. Le sujet femmalcool n’y tient plus et s’effondre. 9

Il est frappant de rencontrer dans les discours des femmalcool qui boivent et racontent leur histoire ces moments d’effondrement du sujet, inaugurant le recours puis la prise itérative d’alcool pour provoquer le recouvrement de cet effondrement. Si les femmalcool s’abîment dans l’alcool, ce n’est que, quasi-paradoxe, pour ne plus s’effondrer. Mais si l’on est confronté à ces instants d’effondrement originaires dans leur discours, ce n’est pas pour autant que ces femmalcool réalisent pour leur propre compte leur importance. Elles expliquent leur pratique du boire autrement. Elles croient et veulent faire croire à d’autres
raisons explicatives conscientes : le père alcoolique, l’adultère du conjoint, l’échec de leur féminité, les difficultés de la vie au travail, le destin … La véritable raison leur échappe consciemment et elles n’hésitent jamais à en chercher une autre à laquelle croire, même fausse.

S’il y a effondrement du sujet femmalcool et tentative désespérée d’en obturer l’ouverture avec le bouchon alcool producteur d’ivresse, jouissance d’une petite mort où Eros et Thanatos sont, pour un moment, réconciliés au prix d’un fading du sujet qui n’est plus là, mais absent, ailleurs, c’est parce que l’Autre, trop présent, arrivant même à parler par la bouche du sujet, l’anéantit. L’effondrement, c’est alors ce qui vient remplacer mortifèrement quelque chose qui n’a pu avoir lieu dans la prime histoire d’une femmalcool. L’opération de désillusion a manqué. Il s’agit de cette sorte de désillusion primordiale qui s’engendre du processus de perte de la Chose première (das Ding, chez Freud), l’Objet (avec un grand “O”). Cette désillusion, c’est la désillusion maternelle. Elle est nécessaire à la constitution du sujet. Source d’une tension à intensité grandissante, la mère qui dit non à la présentation continuelle du sein réclamé par l’enfant, introduit ce dernier à inventer le seul chemin possible d’un frayage pour cette tension, alors que l’essai de satisfaction par voie hallucinatoire n’a pu trouver sa résolution que provisoirement, du fait même que l’objet du besoin se dérobe, annulant toute caution pour l’hallucination qui jusqu’alors pouvait y opérer. On sait que cette introduction se fait au Nom-du-Père selon l’expression même du concept lacanien (Lacan, 1953). Le père, en sa fonction de métaphorisation, châtre la mère d’avoir à donner le phallus qu’elle n’a pas. 10 Le père est alors l’opérateur dans le symbolique de la castration du lien trop compact imaginarisé entre la mère et l’enfant. 11

Renoncer à l’essai de satisfaction par voie hallucinatoire, mode premier de fonctionnement, appelle la perte de l’Objet. Elle relève d’une des toutes premières mises en acte de la pulsion de mort. Cette pulsion a pour fin de réduire totalement les tensions. A ce moment crucial, la seule possibilité que laisse ainsi à l’enfant cette absence de choix est d’abandonner un type de recherche de satisfaction qui a définitivement cessé d’être opérant (dans le meilleur des cas) et donc satisfaisant. Du même mouvement cesse l’intérêt nécessaire de l’objet fantasmatique lié à cette recherche. La finalité de la pulsion de mort ici à l’oeuvre, c’est-à-dire la réduction la plus complète possible des tensions, permet que s’engendre un nouveau mode de fonctionnement psychique : la naissance de la pensée par la première symbolisation qui est futur accès au langage. Là où la mère a dit “non”, pas encore le sein et tu ne réintégreras pas mon corps, soit : tu n’es pas l’unique objet qui cause mon désir, l’enfant est sommé d’advenir comme sujet manquant, c’est-à-dire désirant. Effet de signifiant d’une parole qui le divise en l’introduisant au désir. Quelques mois plus tard, on entend l’enfant articuler des “non…non…non…”, accompagnant son dire d’un mouvement de la tête qui le signe.

Si dans un premier temps l’Objet subit à partir du sujet une expulsion dans son procès de constitution grâce à l’intervention de la mère qui dit non et par là même désillusionne, dans un deuxième temps le sujet désillusionné reprend activement à son compte le dire “non” maternel, s’introduisant au symbolique : il dit “non” et habite dès lors subjectivement le langage.

Par la pulsion de mort, l’enfant s’induit à une action de déliaison d’avec l’Objet, le sein, la mère, que le symbolique va venir redoubler et confirmer. Il fait trou dans le réel imaginarisé, à la fois décollant et reliant définitivement l’imaginaire avec le réel dans une certaine nouaison particulière. Cette déliaison crée l’Objet comme extérieur, l’objet donc avec un petit “o”, (aussi avec un petit “a” puisque, on l’aura compris, il ne s’agit de rien d’autre que de l’ “objet petit a” de J. Lacan), à écrire aussi l’abjet, comme réel toujours à faire passer pour un sujet au statut de réalité, là où existait un seul réel Objet, avec un grand “O”, arraché physiquement du corps du sujet, l’Objet dont on le sépare à la naissance : son placenta cordonné, Objet primordial, princeps, impossible réel dépassé.

 

Une lecture

 

Par leur effondrement abîmé dans l’alcool, les femmalcool buveuses représentent une forme de ce ratage de la déliaison consécutive à la désillusion maternelle. L’objet s’avère constamment devoir subir la réinstallation dans le Moi. Il ne peut être expulsé hors du Moi. L’objet ne peut être nié par l’épreuve de réalité. Il se voit assidûment réactualisé dans le réel, réaffirmé auprès du sujet qui n’en a, de ce réel, qu’un abord imaginaire. La bouteille d’alcool est ce sein qui, pour une femmalcool, devient sommé de répondre d’une manière purement phallique. 12 Le dire “non” maternel n’ayant pas eu lieu, quel espoir reste-t-il d’autre qu’une tentative vouée à l’échec de refaire salutairement la coupure d’avec la mère en ayant recours à ce sein phallique alcoolisé ? Sujets devenus de langage, certaines des intempérantes femmalcool dites “alcooliques”, comme leurs alcoologues, savent qu’elles pourraient parler. C’est même pour cela trop souvent qu’elles se taisent, profondément angoissées, ou que certains alcoologues les rendent de facto silencieuses, sinon à leur faire parfois ânonner comme leurs frères d’infortune en alcool un certain discours scientiste de l’alcoologie médico-psychiatrique, le discours du maître-alcoologue. 13

L’opportunité qui est quelquefois offerte de permettre à ces femmalcool de tenter de naître comme sujet, c’est-à-dire de délier leur structure de leur histoire, pour chaque une, est de laisser s’établir les conditions transférentielles d’un rapport de parole, la possibilité d’un dire privilégiant la dominance dans le discours de l’objet fantasmatique, l’a-bjet, de celui qui cause le désir et fait se rencontrer le sujet comme manque, c’est-à-dire, encore, cet objet même. A travers bien des écueils, qui ne lui sont pas tous imputables, l’on pourra donner appui à ce que quelque femmalcool prenne le risque d’advenir à la subjectivation, sans doute pour la première fois. D’où la naissance possible d’un sujet par la voie de la parole dans le transfert, qui rejoue sa division d’expérimenter son existence d’être parlant, castrable symboliquement et par là même désirant. 14

C’est précisément ce que ne peuvent plus que très difficilement rencontrer les intempérantes femmalcool forcées à se reconnaître par une certaine idéologie médico-scientiste comme “alcooliques”. 15 Littéralement désubjectivées, objets de science et de curiosité pour de plus en plus larges multisavoirs, découpées par la pluridisciplinarité universitaire, elles deviennent inaccessibles pour elles-mêmes au simple fait qu’elles parlent, que leur être n’est qu’un être de parole, et non une machine biologique systématique baignant dans un univers cognitivo-comportementalisé. Il s’avère de plus en plus nécessaire de “désalcoologiser” les femmalcool, de les déprendre des rêts de ce courant mécaniste de l’alcoologie française héritier des doctrines constitutionnalistes de la psychiatrie du XIXè siècle et de la première moitié du XXè siècle, et néo-constitutionnaliste lui-même. De les introduire – plutôt que, passivement ou très activement, de leur barrer le chemin en les noyant dans l’illusion des techniques soignantes et autres divertissements à visée prétendument sublimatoire de l’alcoologie dite “pratique” -, aux conditions favorables d’un rapport de parole, autorisant non plus la régression massive d’un sujet grâce à l’alcool, mais l’anamnèse progressive d’un passé et sa reconstruction par un dire : soit une lecture.

Paris, le 15
avril 1998 / 28 janvier 2020

Jean-Michel Louka
74, rue Dunois 75013 Paris

06 81 25 48 56

 

1 – Louka J.-M.et al., Des femmes et l’alcool. Récits de pratique et système de croyance, L’information Psychiatrique 1979 ; 55(9) ; 1005-1025.

2 – Louka J.-M. et al., (Préface à) Les femmes et l’alcool, la fontaine de Lilith (de Michèle
Costa-Magna ; en coll. avec Vera Memmi), Denoël, 1981 : 7-10.

3 – Louka J.-M. et al., Psychanalyse et Alcoologie :Un médecin, un analyste et un alcoolique, Bulletin de la Société Française d’Alcoologie 1984 ; 6(3) : 15-18.

4 – Louka J.-M. et al., Une expérience de psychanalyse dans un service d’alcoologie d’un
hôpital général, Les Cahiers de l’IREB 1987 ; 8 : 189-194.

5 – Louka J.-M., Boire ses paroles, Actes des Entretiens de Bobigny (27-28 mars 1987). Rencontres interdisciplinaires de l’UFR Santé, Médecine et Biologie Humaine de Bobigny, “Les troubles du comportement alimentaire et l’oralité”, Université Paris -Nord (XII) éditions, 1987 : 122-124.

6 – Louka J.-M. et al., Pour une clinique de la dépendance alcoolique, “Figures de la Dépendance – autour d’Albert Memmi”, colloque du Centre culturel international de
Cerisy-la-Salle (12-19 sept. 1987), PUF, Champs de la Santé, 1988 : 47-53.

7 – Louka J.-M. et al., Note sur une recherche à l’hôpital de Rambouillet, Aujourd’hui l’Alcoologie 1988 ; 23 : 14-15.

8 – Louka J.-M. et al., D’une offre particulière en hôpital général, “Faire avec l’alcoolique :
entre la demande et l’offre”, Revue Française de Psychiatrie 1990 ; 8(6) : 11-16.

9 – Louka J.-M. et al., L’image, statut de l’image, “Vidéo et Alcoologie”, Alcoologie 1991 ; 13(1).

10 – Louka J.-M., Petite note sur la notion de phallus dans l’alcoolisme féminin, Alcoologie 1994 ; 16(2) : 97-101.

11 – Louka J.-M. et al., Un pas de côté pour une clinique de l’alcoolique, “De l’alcoolisme au
bien boire”, l’Harmattan, Logiques Sociales, Tome 1, 1990 : 314-319.

12 – cf. note 10

13 – Rigaud A., Louka J.-M., Psychanalyse et Alcoologie : quelques réflexions sur l’histoire et l’actualité de leurs places et rapports respectifs, Alcoologie 1991 ; 13(3) : 105-115.

14 – Louka J.-M. et al., La psychanalyse de l’alcoolique est-elle une hérésie ? Fragments, Bulletin intérieur de l’école lacanienne de psychanalyse 1988 ; 7 : 43-54.

15 – Louka J.-M. et al., L’expérience de Daedal, Aujourd’hui l’Alcoologie 1990 ; 42 : 9-10.

 

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PSYCHOSE versus PERVERSION

Par une belle matinée ensoleillée, un homme qui prenait son petit déjeuner leva les yeux de ses œufs brouillés pour voir une licorne blanche avec une corne dorée broutant tranquillement les roses de son jardin.

L’homme monta dans sa chambre où sa femme était toujours endormie et il la réveilla : « il y a une licorne dans le jardin – dit-il – elle mange les roses ». La femme ouvrit un œil peu amène et le regarda : « la licorne est une bête mythique (A Unicorn is a mythical beast) » dit-elle et elle lui tourna le dos.

L’homme descendit lentement l’escalier et repartit dans le jardin. La licorne était toujours là, elle se vautrait parmi les tulipes. « Voilà, licorne », dit l’homme et il arracha un lys et le lui donna. La licorne le mangea avec le plus grand sérieux. Quelque peu excité parce qu’il y avait une licorne dans le jardin, l’homme remonta les escaliers et réveilla encore sa femme : « la licorne » dit-il, « a mangé un lys ». Sa femme se redressa dans le lit et le regarda froidement. « Tu es cinglé -  dit-elle – et je vais te faire mettre à l’asile ». L’homme qui n’avait jamais aimé les mots « cinglé » et « asile », et qui les aimait encore moins par cette belle matinée où il y avait une licorne dans le jardin, pensa pendant un moment : « c’est ce que nous allons voir » dit-il. Il traversa la pièce jusqu’à la porte : « elle a une corne dorée au milieu du front » lui cria-t-il.

Et puis il repartit dans le jardin pour observer la licorne, mais la licorne était partie. L’homme s’assit alors au milieu des roses et s’endormit. Dès que le mari fut sorti de la maison, la femme se leva et s’habilla aussi vite qu’elle put. Elle était très excitée et il y avait une lueur méchante dans son regard. Elle téléphona à la police puis à un psychiatre, elle leur dit de venir rapidement chez elle et d’apporter une camisole de force. Quand les policiers et le psychiatre arrivèrent, ils s’assirent dans des chaises et la regardèrent avec grande attention. « Mon mari – dit-elle – a vu une licorne dans le jardin ». Les policiers regardèrent le psychiatre et le psychiatre regarda les policiers. « Il m’a dit qu’elle avait mangé un lys » dit-elle. Le psychiatre regarda les policiers et les policiers regardèrent le psychiatre. « Il m’a dit qu’elle avait une corne dorée au milieu du front » dit-elle.

A un signal solennel du psychiatre, les policiers sortirent de leur chaise et se saisirent de la femme. Ils eurent du mal à la contenir car elle se battit sauvagement mais finalement ils la calmèrent. Au moment précis où ils lui passaient la camisole de force, l’homme revint dans la maison. « Est-ce que vous avez dit à votre femme que vous avez vu une licorne ? » demandèrent les policiers. « Bien sûr que non – dit le mari – la licorne est une bête mythique (A Unicorn is a mythical beast) ».

« C’est tout ce que je voulais savoir » dit le psychiatre. « Emmenez-la. Je suis désolé, Monsieur, mais votre femme est folle à lier ». Ainsi, l’emmenèrent-ils, jurant et hurlant, et l’enfermèrent-ils dans une institution. Le mari, quant à lui, vécut heureux jusqu’à la fin de ses jours. »[1]

Cette petite histoire est de la fin des années cinquante. Elle se situe entre psychose et perversion. C’est une sorte de dialogue, de négociation, entre la psychose et la perversion pour le bien du sujet, le mari. Un dialogue troublant. Un dialogue cruel. Où l’on voit l’homme, le mari, que l’on peut supposer psychotique, en proie à une hallucination, je dirais, licornelle, (licorn’elle !) utiliser le clivage, pour maintenir (car on sent bien qu’il maintient) et nier à la fois (car on sent bien que c’est pour l’Autre qu’il nie), c’est-à-dire démentir et ainsi arriver à ses fins. Là où la femme, son épouse, fatiguée de l’être, excédée même, ne trouve rien de mieux que de faire fond, assez bêtement, je dois le dire comme ça, sur sa propre perversité de névrosée ordinaire, – elle est manifestement en plein désamour -, afin de se débarrasser de lui par cette ruse machiavélique.

Cette historiolle, vous l’aurez remarquée, ne fait appel qu’à l’hallucination, le clivage du moi, le démenti. Elle n’utilise pas l’objet, la licorne, même si elle semble le mettre d’abord au premier plan, le mettre en scène. L’objet, ici, la mythical beast, paradoxalement, que j’ai appelé, comme ça, « licorn’elle », compte assez peu dans l’affaire. On pourrait pourtant se demander si la licorne est, par exemple, un objet petit a, comme Lacan s’est complu, longuement dans son œuvre, a en parler ?


[1] James Thurber, (écrivain, dessinateur et humoriste américain, mort en 1961), in english, in Vintage Thurber, vol.1, Penguin Books, 1983, p.185.

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